Témoignage déposé le 11/02/2025
Je vous écris pour vous partager mon témoignage, en espérant qu’il puisse soutenir ou aider d’autres personnes.
Je suis actuellement enceinte de mon troisième enfant et, une fois de plus, je souffre d’hyperémèse gravidique.
J’ai vécu ma première grossesse avec cette pathologie alors que j’avais déjà deux jeunes enfants en bas âge. À cette époque, j’étais très isolée : je n’avais pas de voiture pour me déplacer, je vivais à l’étranger et mes relations avec mon voisinage étaient compliquées. J’ai cru mourir. Je suis descendue à 42 kilos, et ni ma gynécologue ni personne d’autre ne m’a proposé de prise en charge. Parfois, en y repensant, je me demande sincèrement comment j’ai survécu à cette épreuve. J’étais dans un désespoir absolu. Je n’ai reçu aucun traitement… Ce qui m’a sûrement sauvée ? Ma mère m’a rendu visite et m’a trouvée dans un état végétatif. Elle m’a aidée, et j’ai commencé à reprendre des forces, mais cela m’a pris des mois.
Lors de ma deuxième grossesse, toujours avec l’hyperémèse gravidique, j’étais en France. On m’a conseillé un médicament, mais le pharmacien me l’a déconseillé. Par peur, je ne l’ai pas pris. J’ai perdu 12 kilos et je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Une fois de plus, il m’était impossible de m’occuper de mes enfants. Je commandais à manger tous les jours, ce qui représentait un coût considérable. C’était extrêmement difficile, et personne ne comprenait réellement ce que je traversais. Les mois ont passé, et ce n’est qu’à partir du cinquième mois que mon état a commencé à s’améliorer.
Il y a quelques mois, une grossesse surprise. Une troisième fois avec l’hyperémèse gravidique… Mais cette fois-ci, j’ai décidé de ne pas revivre l’enfer des précédentes. J’ai consulté ma gynécologue et je l’ai informée de ma situation. Elle m’a prescrit un traitement. J’ai demandé à être perfusée à domicile tous les jours afin d’éviter la déshydratation et les carences en minéraux. J’ai également une femme de ménage deux fois par semaine et mon père, qui vit avec moi, m’aide un peu, car mon mari ne peut pas être présent au quotidien. C’est toujours difficile, et il y a des moments où je flanche, où j’ai envie que tout s’arrête… Mais cette fois, je vois que je ne subirai pas ce que j’ai vécu auparavant. Jusqu’à présent, je n’ai perdu que 5 kilos, contre 12 lors de mes autres grossesses. Je compte les jours jusqu’à ce que mon état s’améliore réellement.
Le plus dur dans mon parcours de grossesse ? Ne pas toujours avoir reçu le soutien et l’aide nécessaires pour ne pas sombrer… Car les séquelles physiques et psychologiques ne disparaissent pas rapidement après une telle épreuve. Ne jamais avoir réellement compris pourquoi je développe cette pathologie. J’ai un problème hormonal depuis 15 ans, et je me demande s’il y a un lien.
Courage à toutes celles qui traversent cette épreuve. Faites-vous aider, ne restez pas seules.
