Témoignage déposé le 10/03/2024
Témoignage pour ma petite sœur qui a été atteinte d’une hg sévère durant sa grossesse gémellaire en 2021/22.
Plusieurs km nous séparaient et ayant un travail très prenant, j’apporte un témoignage basé sur des échanges avec ma mère principalement et ma sœur. Tout d’abord je n’ai pas souvenir que ma sœur ne se soit plaint.
Lucie était enseignante.
Tant bien que mal elle a essayé de continuer à travailler pendant plusieurs semaines. Seulement il ne s’agissait pas de nausées et vomissements de début de grossesse. Elle ne pouvait rien garder de ce qu’elle avalait.
Lucie était féministe.
Quel comble alors que ses collègues hommes et femmes mettent en doute ses arrêts maladie.
Durant un cours de M1 Biotech d’Annabelle Meynadier de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse sur le « besoin alimentaire des animaux », j’avais appris que chez les mères mammifères, deux phases étaient critiques : le début de gestation et la fin de lactation, avec risques d’hypocalcémie, toxémie (déficit énergétique) si sous-nutrition.
Que l’ordre dans lequel les ressources sont prises est: Graisse> Muscles> Squelette> Système nerveux (<=> Pas grave>> ).
Que les atteintes sont irréversibles et mortelles et que des femmes en meurent de nos jours et dans TOUS les pays du globe.
Sidération que ce sujet soit mieux maîtrisé pour les animaux d’élevage que pour les femmes.
Lors d’une discussion avec ma mère, je lui transmets mes inquiétudes : Lucie peut mourir, ses bébés aussi je suppose. Je n’ose pas en parler à ma sœur directement. J’en parle à ma mère. Mais je ne voulais pas l’inquiéter pour ses bébés.
Enfin, deux faits m’ont marqués lors de sa grossesse :
- L’errance médicale, absence de diagnostic, méconnaissance des gens et des professionnels, le tâtonnement, le manque de traitement, qui plus est à base de médicaments chelous: neuroleptiques.
- Méchanceté des gens et la tendance, même si elle n’est pas malveillante, à dire « moi aussi j’ai eu des nausées pendant les premiers mois » montre un manque de considération, re.connaissance et contribue à la sous-estimation de la maladie.
Aujourd’hui, Lucie est vivante.
Ambassadrice, faire connaître la maladie afin d’éviter à d’autres femmes la douleur psychologique de se sentir incomprises et non soutenues est devenu son leitmotiv.
N’hésitez pas à prononcer le nom barbare de cette maladie à tue-tête auprès de vos proches, on ne sait jamais, il pourrait les sauver.