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Témoignage de Jennifer

Témoignage déposé le 24/02/2023

 

Je me présente, je suis Jennifer, et j’ai vécu l’Hyperémèse Gravidique lors de ma dernière grossesse en 2018. J’ai dû entendre ce mot lorsque j’étais déjà à plus de 6 mois de grossesse, toujours aussi mal comprise, stigmatisée par les divers médecins, et comme laissée pour compte. J’ai fini par comprendre moi-même à force de recherche sur le sujet.

 

Tout à commencer par le désir intense d’être enceinte de mon 3ème petit loup !

J’ai décidé avec mon époux de mettre en route le petit dernier, je suis tombée enceinte au bout de 4 mois, et après 2 mois, voilà la fausse couche !

Après cet évènement, je me sentais très mal et j’étais complètement obsédée par le fait de tomber à nouveau enceinte ça a été un réel coup dur pour moi.

Après 6 mois de tentatives, voilà enfin le 22 juillet 2017, la nouvelle tombe, je suis enceinte. Grosse panique, je ne le dis à personne par peur de devoir encore annoncer que je l’ai perdu, et entendre me dire “ah oui mais c’était peut-être un œuf clair, t’inquiète pas, c’est mieux, c’est qu’il était malformé etc…”

 

Sauf que voilà, après un mois et demi, commencent les premiers vomissements, et pas des moindre, je ne connaissais pas l’expression “vomir ses tripes” mais je l’ai bien comprise.

Impossible de manger et de boire le matin, sinon tout était vomit dans le quart d’heure, alors il fallait choisir, soit je bois, soit je mange.

Je commençais à faire des rêves la nuit, me voyant en train de boire une bouteille d’eau minérale au goulot, en finissant 1,5 litre en 2 min tellement que j’étais déshydratée.

 

Premier passage aux urgences, je suis à 2 mois et demi de grossesse.

J’explique que je viens car je vomis à n’en plus finir, que je n’ai plus de force et qu’il faut m’aider. On m’accepte et me met dans un box, on me demande la date de début de grossesse, juillet 2017, mon poids de début, 59kg, je donne les infos, j’explique que je vomis énormément, on me dit que ça arrive (oui je sais), on me demande de monter sur la balance, et là surprise, je pèse 54kg ! Wouah mais qu’est-ce qu’il se passe

J’explique que je me réveille même la nuit pour vomir, que je suis obligée de boire pour diluer les aliments que j’ai ingurgité pour en faciliter la sortie, j’explique que je n’arrive plus à rien, je pleure, mais on ne me comprend pas plus que ça.

Je suis sans doute cette femme faible qui dit que la grossesse peut être une maladie… On me perfuse 1 l de sérum physiologique, et ça y est, je peux rentrer chez moi avec du Vogalène que je ne peux pas boire car il ressort de suite. Je retournerai 2 fois supplémentaires aux urgences pour la même chose.

 

Je vais voir mon gynéco à 3 mois, écho etc… Je lui demande de renouveler l’arrêt de travail que m’a fait mon généraliste car je suis trop faible pour aller bosser, à l’époque j’étais aide-soignante, alors vous dire que soigner les autres quand on a besoin qu’on nous soigne, c’est folklorique, et là il me dit : “si je devais arrêter toutes les femmes enceintes on irait où là.” Il a refusé, je pars en pleurs.

 

Changement de stratégie, je chine sur Doctolib des rendez-vous avec des médecins traitants. Qui sera celui qui voudra bien m’arrêter ? Je trouve un Doc qui n’a même pas regardé mon nom et qui me dit, “si vous venez pour un arrêt de travail ça sera 40 €.

 

Ok, 40 au lieu de 25, pas grave, je n’ai pas le choix, il m’arrête 3 semaines et je continue comme ça pendant 2 mois, entre divers médecins qui acceptent de m’arrêter.

 

A 5 mois de grossesse, je vais voir un médecin traitant qui n’est pas le mien, encore, et qui me prescrit du Donormyl. Quoiiiiii, un somnifère, mais je suis enceinte… !!! Bon au point où j’en suis, 5 mois de grossesse, je suis à 58 kg vu que je n’ai fait que de perdre du poids dans les 3 premiers mois, je ressemble à une anorexique, bon je tente.

 

Oh mon Dieu, mon sauveur, grâce à ce comprimé qui me faisait dormir comme une dingue, je réussissais à manger et boire, enfin, mais sans excès, juste ce qu’il me fallait pour me nourrir. J’ai continué comme ça jusqu’à 7 mois, avec cette pharmacienne qui me regardait de travers parce que j’étais enceinte et que je prenais des somnifères, et là à 7 mois, je commence à me passer du Donormyl, je passe 1, puis 2 journée sans vomissement, je commence à rayonner enfin, et on m’annonce que mon petit bout ne grandit pas suffisamment, donc je suis suivie de près. A 8 mois et 2 semaines, on programme mon accouchement car bébé ne se nourrit pas suffisamment et serait un micro bébé de 2kg. J’étais très fine avec un ventre bien gros et bien tendu, mais de dos je passais inaperçue. Le 2 avril 2018, un lundi, ça y est, c’est la délivrance, j’accouche d’un merveilleux petit garçon de 2 kg 870, donc tout à fait normal, et tout s’efface, cette souffrance psychique s’envole.

 

Voilà un résumé de mon histoire en espérant qu’elle servira.