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Témoignage de Jess

Témoignage déposé le 22/03/2023

 

Juillet 2010

J’apprends que je suis enceinte, j’ai 22 ans à ce moment, p’tit bout est prévu pour mars 2011…

Les tests positifs, moment de joie, prise de sang avec des taux qui explosent, on me dit que c’est peut être un signe de jumeau… Wahouuu…

Finalement ce sera 1 seul bébé et un papa qui me quitte… bref, je fais le choix de garder mon bébé, je le voulais.

Arrivée à 5 SA de grossesse, je commence à vomir, avec des nausées permanentes.

C’est d’autant plus dur que j’ai la phobie de vomir depuis petite, mais la vrai phobie (j’ai été anorexique toute ma jeunesse à cause de cette phobie), bref les médecins me disent que c’est normal en début de grossesse, donc je prends sur moi du mieux que je peux… je retourne chez ma mère… Mais c’est la dégringolade.

Je vomis entre 10 à 15 fois par jour, avec des nausées violentes qui ne partent jamais, et de l’hypersalivation, je vis allongée, avec un sac pour cracher…

Les médecins me disent que c’est psychologique, c’est la seule chose que j’ai entendu de la part des médecins…

Arrivée à 10 SA, j’étais comment dire, un déchet humain dans la chambre de ma mère.

Je ne mangeais pas, je ne vivais pas, je ne me lavais plus, j’étais comme dans une sorte de « dépression »…

Donc à ces 10 SA, j’entends un après-midi taper à la porte de la chambre, et là je vois les pompiers.

Ma mère me dit qu’elle craque, qu’elle ne peut plus me voir dans cet état.

Direction l’hôpital, je suis complètement déshydrater et j’ai perdu 10 kilos…

Là on me met dans une chambre, seule, limite dans le noir, avec une perfusion.

Je suis restée 1 semaine à l’hôpital, mais j’entends toujours pareil… C’est psychologique… C’est le début de grossesse… Mais moi je sais que c’est pas psychologique, je souffre vraiment.

Pendant toute cette période, j’ai hésité plusieurs fois à passer par la case avortement, mais j’ai réussi à résister…

Dans mon malheur, j’ai de la chance, car mes vomissements s’arrêtent à 5 mois de grossesse.

Ils ne reprendront que vers la fin.

J’accouche de ma fille le 4 février 2011, la délivrance…

Février 2018

Après un parcours difficile entre plusieurs FC, j’apprends que je suis enceinte.

Je savais que je serais sûrement malade,  mais je rêve de ce 2ème enfant…

Petit bout est prévu pour octobre 2018, sauf que le cauchemar recommence…

Des vomissements gravidiques dès 5 SA, hypersalivation,… Etc…

Je vomis toujours entre 10 à 15 fois par jour, on me donne des p’tits traitements, mais rien n’y fait, je n’entends toujours pas parler de l’Hyperémèse Gravidique.

C’est toujours, selon les médecins gynéco, dans ma tête… Ou les symptômes de début de grossesse…

Cette fois-ci, je subirai 3 hospitalisations.

Dans la dernière, je signe une décharge pour sortir car on m’enferme. Je n’ai même pas le droit que ma mère et ma fille viennent me voir. C’en ai trop pour moi,  je préfère vomir chez moi…

Je craque, je prends rdv pour une IVG, mais je reviens en arrière, je repense à ces difficultés pour être enceinte, je me force à tenir le coup, même si ces quelques mois m’ont paru des années…

Cette fois pareille, les vomissements cesseront à 4 mois et demi de grossesse, sauf que pas de chance, au même moment, on m’annonce que je n’ai plus de col, mais ceci est une autre histoire de mes étapes de grossesse.

J’ai fini hospitalisée 2 mois dans une unité de grossesse pathologique…

J’accouche de ma fille le 4 septembre 2018.

Malgré tout, je rêve d’un dernier, c’est plus fort que moi…

L’année dernière, je tombe enceinte, mais la réalité me rattrape, et j’ai 2 enfants à m’occuper.

En plus, cette situation aura été l’élément déclencheur pour la fin de mon couple…

Je suis seule, enceinte, avec 2 enfants à gérer, et toujours ces vomissements gravidiques, aucune aide médicale, je fini par craquer et commet l’impensable.

Je prends rdv pour une IVG, j’explique ma situation, ma détresse morale le jour de l’IVG, mais toujours pas de soutien.

Un an plus tard, je m’en veux toujours autant d’avoir fait cette erreur… et puis…

J’ai découvert que ces vomissements portaient un nom, L’HYPERÉMÈSE GRAVIDIQUE, et que c’est une vraie pathologie de grossesse.

Mon dieu que j’aurais aimé connaître ce mot avant, je pense que se sentir comprise dans un moment comme ça, ça aide énormément psychologiquement, bravo d’avoir créé cette Association, et je souhaite de tout mon coeur que le maximum de monde pourra vous connaître…